RQTH : des parcours pour mieux comprendre la réalité derrière le sigle

Derrière les démarches administratives, les formulaires et les acronymes, il y a surtout des personnes.

À l’occasion de la SEEPH, plusieurs collaboratrices ont accepté de partager leur parcours avec la RQTH : les raisons qui les ont poussées à en faire la demande, les démarches parfois longues, les impacts concrets sur leur quotidien professionnel, mais aussi les bénéfices, les freins et les idées reçues.

Ces témoignages sont précieux. Ils permettent de lever les tabous, de mieux comprendre la diversité des situations vécues, et d’encourager chacun à s’informer et à dialoguer.

Parce que la parole libérée fait avancer les mentalités, découvrez leurs histoires !

1er témoignage : Mon parcours avec la RQTH, un levier pour l’inclusion professionnelle

« Ce sont mes parents qui, les premiers, ont entendu dans notre entourage qu’il pouvait être utile d’obtenir la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) pour faciliter ma première expérience professionnelle.

Depuis 2017, je bénéficie de ce statut, qui nécessite un renouvellement régulier. La durée de validité peut varier selon les cas, allant de 1 à 10 ans. Mais attention : la démarche est loin d’être simple. Il ne s’agit pas simplement de remplir un formulaire. Il faut constituer un dossier MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) d’environ trente pages, accompagné d’un certificat médical validé par son médecin traitant. Une fois complété, le dossier est examiné par une commission, dont les délais de traitement peuvent varier considérablement selon les départements. Pour ma part, j’ai dû patienter six mois avant d’obtenir une réponse. Il est donc crucial d’anticiper ces démarches pour éviter toute interruption de droits, surtout en cas de difficulté au travail.

Ce statut m’a été très utile. Lors d’une précédente expérience, il a permis de financer le matériel adapté dont j’ai besoin au quotidien, et que j’utilise encore aujourd’hui. Pendant mon alternance, j’ai également pu bénéficier de l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés), qui a contribué au financement de certaines dépenses comme les assurances ou les accessoires spécifiques.

Au-delà des aides, je pense que la RQTH peut aussi faciliter l’embauche, notamment grâce aux quotas imposés aux entreprises. Mais ce qui me semble encore plus important, c’est d’en parler. Je n’ai jamais hésité à évoquer ma situation, dès la prise de poste. C’est même essentiel, surtout avec les collègues avec qui l’on collabore au quotidien. Lorsqu’ils sont informés, ils peuvent mieux comprendre et s’adapter à mes besoins.

Je constate également que les mentalités évoluent. Il y a 5 ou 10 ans, c’était plus difficile d’aborder ce sujet. Aujourd’hui, plus on en parle, plus les entreprises sont sensibilisées.

Obtenir la RQTH peut être une démarche longue et complexe, mais c’est une véritable clé pour une insertion professionnelle plus sereine, et pour bénéficier des aménagements nécessaires.

Et la boucle est bouclée : je vais prochainement travailler avec Elitys sur la question de la RQTH en entreprise. Une belle façon de faire avancer les choses ! »

2ème témoignage : RQTH, une réponse sur mesure à des besoins spécifiques

« J’ai entendu parler du statut RQTH très rapidement après avoir découvert ma maladie auto-immune, en en discutant avec ma tante, elle-même concernée par une pathologie similaire.
C’est elle qui m’a conseillé de faire un dossier MDPH, notamment pour être reconnue en Affection de Longue Durée (ALD). Cela remonte à environ cinq ans.

La RQTH m’a été accordée en août 2023, mais je ne l’ai utilisée dans un cadre professionnel que depuis septembre 2025.

La démarche auprès d’Elitys a été très simple, puisque mon dossier MDPH était déjà constitué.
J’en ai parlé lors de mon entretien annuel, en précisant que j’envisageais de faire reconnaître officiellement ce statut.
Le mois suivant, on est revenu vers moi, et j’ai simplement eu à transmettre le document officiel attestant de ma RQTH.

En revanche, le dossier MDPH lui-même est assez long à préparer : il faut remplir plusieurs documents, et faire compléter un certificat médical par son médecin traitant.
La décision a mis environ 3 à 4 mois à arriver après l’envoi du dossier.

J’ai demandé à bénéficier d’une souris ergonomique dans le cadre de mon poste, que je suis impatiente de pouvoir utiliser.

Dans mon environnement de travail proche, je n’ai pas hésité à parler de ma pathologie, car j’ai traversé une période très difficile de plus de six mois, très invalidante et douloureuse au quotidien.
En revanche, j’ai mis plus de temps à parler de la RQTH au niveau RH, car je ne ressentais pas encore le besoin d’en faire usage et je ne voyais pas ce que cela m’apporterait concrètement.

Aujourd’hui encore, je reste partagée sur les bénéfices que peut m’apporter la RQTH. Je pense que ce sont les besoins propres à chacun qui doivent guider cette décision.

Par exemple, si une personne a besoin d’aménagements spécifiques, ou doit consulter régulièrement des médecins, alors la RQTH peut vraiment faciliter le quotidien professionnel : autorisations d’absences, matériel adapté, meilleures conditions de travail.

Mais si l’on ne ressent pas le besoin immédiat, il est aussi possible de conserver ce statut sans le mobiliser tout de suite. »

Conclusion

Ces deux témoignages illustrent à quel point la RQTH peut représenter un levier précieux pour sécuriser son parcours professionnel, mais aussi combien la démarche peut être personnelle, longue et parfois complexe.

Chaque parcours est unique : certains ressentent très tôt le besoin de mobiliser ce statut, d’autres y viennent plus tard, en fonction de leur situation ou de l’évolution de leur santé. Ce qui fait la différence, c’est l’information, l’écoute et l’accompagnement.

Chez Elitys, nous voulons contribuer à lever les tabous autour du handicap ! Qu’il s’agisse d’un besoin d’aménagement, d’un soutien administratif ou simplement d’être compris, il est essentiel que chacun puisse évoluer dans un environnement de travail bienveillant et informé.