Cancer du sein : causes, symptômes, traitements

Le cancer du sein est une maladie caractérisée par la croissance incontrôlée de cellules mammaires anormales, formant des tumeurs.

Il représente un problème majeur de santé publique. Le dépistage reste à ce jour le seul moyen de poser un diagnostic précoce.

La chirurgie est actuellement le seul traitement à visée curative, et les thérapies ciblées ont significativement amélioré le pronostic.

1. Épidémiologie

Voici quelques chiffres sur le cancer du sein en France, selon l’Institut National du Cancer (mise à jour du 7 juillet 2025) :

2. Facteurs de risque

Endogènes (non modifiables) : principalement liés à une hyperœstrogénie

• Ménarche précoce
• Ménopause tardive
• Nulliparité
• Première grossesse tardive
• Absence d’allaitement

Héréditaires :

• Antécédents personnels de cancers du sein, de l’ovaire, de l’endomètre ou du côlon
• Antécédents familiaux (1er ou 2e degré) de cancer du sein
• Lésions précancéreuses (ex. : hyperplasie atypique canalaire ou lobulaire)

Environnementaux (modifiables) :

• Obésité
• Consommation d’alcool et tabac
• Traitements hormonaux substitutifs de la ménopause
• Radiothérapie thoracique antérieure

3. Prévention

On distingue deux types de prévention :

Prévention primaire :

• Lutter contre l’obésité
• Encourager l’allaitement maternel
• Réduire le stress
• Limiter la consommation d’alcool et de tabac
• Adopter une alimentation saine et équilibrée

Prévention secondaire :

• Dépistage organisé pour les femmes de 50 à 74 ans : mammographie bilatérale tous les 2 ans

4. Diagnostic positif

Examen clinique

• Anamnèse : détaillée à la recherche de facteurs de risque, circonstances de découverte.
• Examen physique : chez une femme dévêtue jusqu’à la ceinture, d’abord couchée, ensuite debout, bras le long du corps puis levés. Il est bilatéral et comparatif : les 2 seins et les aires ganglionnaires axillaires et sus-claviculaires.

L’inspection : 

• Le volume des seins et leur symétrie
• L’aspect du mamelon (ombilication, rétraction, ulcération…)
• L’aspect de la peau : dépression, aspect en peau d’orange…

La palpation :

• De la glande, du mamelon et des aires ganglionnaires satellites
• Les mains à plat, refoulant la glande mammaire contre la paroi thoracique, en explorant tous les quadrants un par un.

A la recherche de :

• Tuméfaction dont on appréciera les caractéristiques : siège, taille, mobilité par rapport au plan superficiel et au plan profond, limites, consistance.
• Signes inflammatoires.
• Epaississement cutané.
• Ecoulement mamelonnaire.
• Adénopathies axillaires ou sus-claviculaires.

Examens complémentaires

• La mammographie

C’est l’examen de référence, elle vient confirmer la suspicion clinique et permet de rechercher d’autres foyers suspect homo ou controlatéraux infra-cliniques.

Les images évocatrices de cancer sont: opacité dense, irrégulière, à limites floues, Des microcalcifications modification de l’architecture du sein.

Les images moins typiques : nodule homogène, bien limité, kyste à paroi épaisse.

Les images sont classées selon la classification ACR (American College of Radiology) :

• L’échographie mammaire

C’est un complément indispensable à la mammographie qui est utile surtout pour la femme jeune (lésions hypoéchogène hétérogène à contours irréguliers).

• L’IRM mammaire 

Indications restreintes en cas d’image écho-mammographique difficile à interpréter.

Anatomo-pathologie 

Le diagnostic histologique est établi par la microbiopsie on distingue les sous types suivants :

Immuno-histochimie 

On classe les cancers du sein en cinq sous-groupes :

5. Diagnostic différentiel

Ci-dessous les pathologies qui doivent être éliminés devant une suspicion d’un cancer du sein :

Devant un nodule du sein :

• Tumeur bénigne du sein.
• Adénofibrome.
• Kyste mammaire.
• Tumeur phyllode mammaire.
• Lipome, papillome.
• Cyto stéato nécrose post traumatique.

Devant une mastite aigue :

• Thrombophlébite du sein.
• Abcès du sein …

Devant une mastite chronique :

• Mastite granulomateuse.
• Tuberculose, syphilis…

6. Cancer du sein chez l’homme

Le cancer du sein masculin représente environ 1 % des cas en France, principalement entre 60 et 70 ans.

Facteurs de risque :

• Quasiment les mêmes facteurs de risque que chez les femmes.
• Syndrome de Klinefelter : chromosome X supplémentaire donc niveaux plus élevés d’œstrogènes.

Symptômes :

• Masse ou gonflement : c’est le symptôme le plus courant. Cette masse est généralement indolore.
• Modifications de la peau du sein : des rougeurs, des crevasses, des rides ou un aspect écailleux.
• Modifications du mamelon : inversion du mamelon, des, ou des ulcérations.
• Douleur ou gêne.
• Gonflement des ganglions lymphatiques : Un gonflement des ganglions lymphatiques sous le bras ou autour de la clavicule.

Le reste des examens et la prise en charge est similaire aux femmes.

Les hommes sont souvent diagnostiqués à un stade plus avancé, ce qui met en jeu le pronostic.

7. Bilan d’extension

En cas d’un cancer du sein il faut rechercher des localisations secondaires locorégionales ou à distance :

• RX thorax: pour visualiser les nodules pulmonaires, TDM thoracique a une meilleure sensibilité.
• Echo ou TDM abdominal: en cas de localisation hépatique ou ganglionnaire abdominale.
• Scintigraphie osseuse: en cas de localisation osseuse.
• TDM cérébral: en cas de localisation cérébrale.

Classification TNM 8^ème édition 2025 :

8. Traitement

Le but est de :

• Guérir les stades précoces.
• Améliorer la survie.
• Améliorer la qualité de vie.

Chirurgie

Radiothérapie

Chimiothérapie

Hormonothérapie 

Thérapies ciblées

Immunothérapie

9. Surveillance et pronostic

La surveillance doit être sur trois plans :

• Clinique: examen clinique des seins avec examen général
• Radiologique: écho-mammographie, radiographie thoracique, et échographie abdominale.
• Biologique: marqueurs tumoraux.

Le pronostic dépend du profil moléculaire, stade TNM, et la qualité du geste opératoire.

10. Conclusion

Le cancer du sein représente un enjeu majeur de santé publique.

Les approches pluridisciplinaires combinant chirurgie, radiothérapie, hormonothérapie et traitements ciblés ont permis d’améliorer significativement le pronostic des patientes.